Neuf des principales agences de presse européennes, dont l'EFE en Espagne, l'AFP en France et la DPA en Allemagne, ont exhorté mercredi l'UE à adopter une directive obligeant les géants de l'Internet tels que Facebook et Google à payer pour la diffusion de leurs contenus Dans un forum intitulé En matière d'information, free is a mitoy signé les présidents des neuf médias, publié par le quotidien français Le Monde, les agences demandent que l'UE soit "innovante" et introduise ce qu'il appelle des droits "connexes" au contenu des informations.
Cette mesure, selon les signataires, "profiterait aux éditeurs et aux agences de presse et corrigerait le déséquilibre dont sont victimes ceux qui investissent dans la production de l'information". EFE, AFP, DPA, l'AP britannique, l'Ansa italienne, le TT suédois, l'APA autrichienne, l'ANP néerlandaise et l'APA belge avertissent que ce sont finalement les citoyens qui paieront pour l'impact des géants d'Internet sur la libre diffusion des informations : "Si aucun rééquilibrage ne se produit, l'histoire est écrite. Les médias continueront de disparaître. Le citoyen ne pourra plus être correctement informé ou, dans certains pays, l'Etat devra compenser le manque de ressources des moyens ".
Les agences se demandent, pour la forme, s'il est normal que les contribuables paient indirectement les pertes de profits causées par des entreprises comme Google ou Facebook. Les présidents des agences mettent en garde ceux qui, au Parlement européen, s'opposent à la directive - au motif qu'elle viole la "gratuité" de l'information - que l'introduction de droits voisins n'aurait pas d'impact sur l'internaute, mais sur les grandes entreprises. Ce débat "en apparence technique" à Bruxelles cache, selon lui, une "bataille essentielle" pour tous les Européens : continuer ou non à recevoir une information fiable et complète.
"Derrière la rhétorique, la gratuité est un mythe. A un bout de la chaîne, la mission d'information du public, qui coûte beaucoup d'argent. À l'autre extrême, le consommateur de cette information, qui est de l'or pour ceux qui apprécient l'auditoire pour les revenus publicitaires. Entre les deux, certains ont gagné, d'autres ont beaucoup perdu", écrivent-ils dans l'article paru dans le journal français.
Les dirigeants se souviennent que Facebook a triplé ses profits en 2016 pour atteindre 10 milliards de dollars et que Google a gagné environ 20 milliards de dollars. Dans les deux cas, l'information est l'une des principales raisons d'accès pour l'internaute. "Facebook répète que son objectif est de devenir le plus grand média du monde. Cependant, ni Facebook ni Google n'ont de salles de rédaction, ni d'équipes en Syrie qui risquent leur vie, ni une délégation permanente au Zimbabwe qui enquête sur les causes de la marche de Mugabe ", disent-ils dans le texte.
En mettant gratuitement le travail des autres à la disposition des internautes, les profits de ces entreprises s'envolent, tandis que ceux des médias s'effondrent, dit le podium, qui nous rappelle que Google et Facebook se taillent la part du lion des revenus publicitaires sur Internet. "Le sort des agences de presse n'est pas enviable, car leur santé dépend directement de celle de leurs clients, les médias.
Ils rappellent également que les tentatives en 2013 et 2014 en Espagne, en Allemagne et en France de faire payer les géants du Réseau, " au-delà de quelques miettes symboliques, n'ont pas changé les fondamentaux.
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